lundi 22 septembre 2008

Soleil vert

Que faire un dimanche lorsqu'il fait beau et qu'on s'est levé tard ? Prendre un bon petit déjeuner, s'habiller chaudement et mettre à profit ses jambes pour une ballade de quartier improvisée, direction le parc Kent à hauteur de Sainte-Catherine et Van-Horne, en faisant un crochet par le centre commercial du coin. Celui-ci s'est avéré d'ailleurs un peu décevant, nous ne sommes repartis qu'avec une provision de thé blanc à la pêche (essai réussi !) pour les après-midi froids qui s'annoncent. Un peu plus loin, le parc a des allures de films américains : des enfants qui jouent, des balançoires qui grincent, un match de baseball sous un ciel bleu azur, et même un court extrait de l'Aventurier d'Indochine (si incongru ici que seul Romain l'a reconnu, blasphème !) ; bref toute cette ambiance nous donne envie d'en profiter un max et de recharger nos batteries en luminosité avant le long hiver (brrr ça fait peur).
Une ration de poulet MacCroquettes et de boeuf angus plus tard (on a bien dit américain, hein !), nous retournons sur les lieux et laissons notre enfance prendre ses droits en se ruant sur les tape-cul et les balançoires tel deux affamés. Nous relevons ainsi la moyenne d'âge qui frôle les dix ans et, après force cris de joie perchés sur nos fiers destriers, nous trouvons un coin d'herbe fraîche pour nous accueillir et entrons en full-contact avec le sol mœlleux. Un délice !

samedi 20 septembre 2008

Matinée visuellement gastronomique

Après un "party 2e étage" raté et un gros coup de fatigue pour tout le monde, une promenade au soleil s'imposait. Nous voici donc bien réveillés et partis en direction du métro Lionel-Groulx pour faire un tour du côté du marché Atwater (vous en avez peut-être entendu parlé dans les émissions de cuisine québécoises diffusées sur canalsatellite !). Mis à part un petit demi-tour pour cause de chaussures inadaptées (cette manie que j'ai d'étrainer de nouvelles chaussures à talon toujours au bon moment...), nous arrivons sans encombre sur les lieux, étonnés de ne pas avoir à marcher trois kilomètres en sortant de la station, pour une fois !
Nous découvrons une foule de petits producteurs souriants et sympathiques qui sont, je les cite, "fiers de vendre les fruits du Québec !". Séance de long flânage au milieu des primeurs, des stands de miel bio, de VRAI sirop d'érable, de coloquintes multicolores et de glaciers, nous avons même trouvé des pots de glace de notre Bilboquet préféré !!

Nous entrons ensuite dans la hall et découvrons une énorme boulangerie pâtisserie qui propose des gâteaux, "mon Dou", fort appétissants. Ni une ni deux, nous repartons avec des éclairs (au chocolat et au café, normal) que nous dégustons en continuant notre visite. Nous découvrons bouche-bée de maaagnifiques viandes et charcuteries qui éveillent notre instinct primaire de carnivore mais nous ne cédons pas, enfin si, mais juste un peu. Nous repartons donc avec des patates, de vrais macaronis, du persil, du saucisson et du pesto, quelques ingrédients qui nous changerons de notre quotidien pâte-riz-sauce tomate jusqu'à la prochaine excursion au marché Atwater, parce que ça vaut vraiment le détour !

samedi 13 septembre 2008

Les chums !

Selon moi, l'étape la plus délicate lorsqu'on arrive dans un pays très étranger (rappel : la distance entre Paris et Montréal est de 5758 km), c'est sans aucun doute de rencontrer des gens, de se trouver des amis avec qui partager un peu ses nouvelles aventures et de s'intégrer. Comme nous l'ont illustré les membres du bureaux des étudiants internationaux de l'université, il ne s'agit pas de tomber dans la phase deux du choc culturel, en résumé rejet et frustration.

Ne nous laissons donc pas abattre ! Nous avons rencontré pour l'instant pas mal d'étudiants de Paris 3, mon université d'origine, dont Annika et Brune pour un petit déjeuner pancake, et bien sûr Céline et Pauline, avec qui nous avons passé quelques moments franchement humoristiques. Notamment la soirée pizza à la poêle et glace au "brownie somptueux" improvisée (prononcez browwwnie et non broni si vous ne voulez pas être acculé par la honte au restaurant comme moi), qui a fini par un top 10 des moments les plus savoureux de la prépa et de la fac (vous l'aurez compris, elles ont connu également le calvaire du préparationnaire) doublé d'une découverte d'amis communs (si les gens de Michelet me lisent, faites-moi signe pour de plus amples détails...).

On notera également la soirée poker organisée à l'université qui a fini en dégustation de hamburger géants au restaurant de Céline Dion (qui se trouve un peu être le Johnny Halliday local en fait, autant d'un point de vue craignos que d'un point de vue mythique), et les projets touristiques aux Etats (pour le mariage à Las Vegas, on y refléchira encore un peu, hein ?!).
Désormais nous découvrons ensemble les joies de la carte OPUS, de la RAMQ (ahahah la blague !) et des cours un peu délirants de sociologie de la littérature de M. Popovic, qui nous propose de rendre une étude approfondie sur les catalogues d'éditeurs, la monstration du livre, les stratégies éditoriales des paratextes ou encore les lieux littéraires. Pas pire pantoute comme qui dirait (= pas mal du tout) !!

Bref voilà, maintenant nous attendons avec impatience le "party 2 étages" qui aura lieu jeudi soir à la fac et risque d'être assez énorme si on en croit sa réputation. Sinon, ce soir nous alons dîner chez Sophie et Arnaud, ou plutôt "souper", deux Français hyper sympas et accueillants que nous avons connus par amis interposés et avec qui nous partageons notamment les joies du yoga en plein air. Prochaine séance : le 27 septembre dans les Laurentides !

lundi 8 septembre 2008

Benoit, pardonnez-nous

Après une séance pancake tardive entre amis et une fête de quartier un peu moyenne, et malgré les nuages qui s'amoncèlent, nous décidons d'aller faire un tour dans le centre ville, du côté anglophone de la chose (d'où le titre, IL se reconnaîtra). Nous voici au métro McGill (prononcez "méguil" SVP), pas loin de la rue Sainte-Catherine et de sa frénésie commerçante et tout près de l'université, encore McGill, notre destination.
Nous passons par hasard devant une sculpture apparemment célèbre d'un certain Raymond Mason intitulée la Foule illuminée, je vous laisse savourer le texte qui l'accompagne :

« Illuminés par un spectacle, un incendie ou un idéal, les personnages sont éclairés horizontalement de face. La lumière se perd progressivement dans la foule et, là où elle diminue, le sentiment se dégrade. La violence manifestée au fond de toute foule démontre la fragilité de notre espèce. De l'Éclairsissement à l'Obscurantisme. Illumination, espoir, intérêt, hilarité, irritation, peur maladie, violence, meurtre et mort. Ces degrés de l'émotion scandent un déroulement de l'espace."

Autant vous dire que ça fait froid dans le dos, cette foule sinistre, sauvage et muette qui scrute le néant, surplombant les touristes et surplombée par la babélienne tour vitrée de la banque Laurentienne. Un tantinet bizarre, cette ambiance. Nous ne nous attardons pas et poursuivons notre chemin jusqu'à cette université anglophone d'excellence et à son monument de l'histoire naturelle, j'ai nommé le musée Redpath. Dix fois plus entretenu que celui du jardin des plantes et surtout gratuit, on respire à l'intérieur la vie, paradoxalement, de tous les chercheurs qui continuent à se soucier de ces pauvres grands animaux morts depuis si longtemps, dont le famous T-Rex, rappelé pour cause d'étude sur sa personne ("nous s'excusons pour le dérangement"). Nous voici un peu plus au courant de la faune qui peuple la province du Québec et de celle qui ne la peuple plus, malheureusement. Enfin j'abrège, pour la leçon d'écologie environnementale on repassera plus tard.

mercredi 3 septembre 2008

Bons jours campus

Après la fête du travail du 1er septembre, on pourrait croire que ça y est les étudiants emmanchent dans le dur et foncent tête baissée dans les études pour n'en ressortir qu'à la prochaine semaine de relâche qui aura lieu fin octobre. Et bien non, on se trompe. Pour preuve, ce matin j'ai pu assister à mon premier "petit-déjeuner humoristique" sur les gradins du stade des carabins, l'équipe sportive de l'université, avec muffins au chocolat à volonté, jus de fruit et breuvage chaud.
Qu'est-ce qu'un petit déjeuner humoristique, tarbernouche ?! me direz-vous, et bien c'est une grande réunion qui rassemble tous les étudiants de l'UdeM qui ont eu le courage de se lever à 6h30 du matin pour croiser des cheerleaders en train de se trémousser sur une musique pop et écouter Stéphane Fallu débiter des blagues. Oh, rien de très hilarant, mais cela met de bonne humeur dès le matin et nous permet à l'occasion de connaître des personnages importants comme le recteur, le directeur des associations étudiantes ou du centre sportif.

Et les festivités de la rentrée continuent pendant les deux prochaines semaines avec des spectacles, un chapiteau snack-bar sur la place laurentienne, des party, des soirées poker et j'en passe. Tout est prévu pour mettre les nouveaux à l'aise et les aider à s'intégrer dans la communauté étudiante, avant que l'hiver blanc ne recouvre le campus et que les souterrains ne se repeuplent.

lundi 1 septembre 2008

Au port

Il était temps que nous reprenions sérieusement nos activités touristiques, après cette semaine intense en émotions (journée d'accueil de l'UdeM, papiers d'immigrations en tout genre, recherche d'emploi), et c'est au port de Montréal que nous décidons d'aller pour entamer un dimanche culturel. Visiter un port, sans bâteau de pirate ni marin pourvu d'une jambe de bois, aucun intérêt pour les petits enfants me direz vous. Mais nous essayons parfois de changer de statut et de devenir pour quelques heures des adultes intéressés par l'économie de leur pays d'accueil.

Première chose importante : ici, beaucoup d'évènements et d'activités de loisirs sont gratuits, notamment la journée Port en ville, durant laquelle nous pûmes visiter à notre guise les énormes installations portuaires de la je-ne-sais-quantième ville sur le palmarès des plus gros ports du monde mondial. Depuis vingt-cinq ans, aucun étranger au personnel n'avait pû passer le périmètre de sécurité et visiter les moindres recoins de ce complexe qui compte une bonne centaine de hangars, des tas de porte-conteneurs, des machines énormes, une usine pour transformer le sucre, et qui a accueilli assez de conteneurs depuis sa mise en service pour couvrir la distance entre Montréal et São Paulo.Tout ça nous l'avons appris dans le bus, qui nous a fait faire une balade d'une heure à travers cette gigantesque plateforme multimodale (c'est là qu'on est fier d'avoir pris en note le cours de géo de Mlle Devaux en classe de terminale), et dont la voix suave de notre commentatrice enregistrée nous a enivré de gros chiffres et de superlatifs durant toute la visite. En voici un autre : le port se fait livrer du sel tous les ans par cargo pour garder la ville de Montréal accessible tout au long de l'hiver, mais celui de 2007 fut tellement intense que 550 000 tonnes ne suffirent pas ! Et sachant que depuis quatre ans l'hiver est de plus en plus rude, ça promet pour 2008. Youpi !!