Non loin des trafics perturbés et de la consommation effrénée du chemin de la Côte-des-Neiges, voici notre pâté de maison, petit morceau de quartier paisible peuplé d'écureuils plus loquaces que les chats, et pour cause, les gens leur distribuent des "arachides" sur leur balcon (c'est ainsi que l'on appelle ici les cacaouhètes encore enfermées dans leur coque).
Comme nous sommes dans l'Ouest de Montréal, nous vivons dans un secteur plutôt anglophone, même si, comme partout dans la ville, on entend du français à tous les coins de rue. Et ne croyez pas que l'accent québécois vous ferait rire en l'entendant, car en réalité on se sent plutôt mal à l'aise de ne pas comprendre sa propre langue ! Des expressions telles que "t'es tu correct ?" ou encore "vous restez icitte présentement ?" peuvent surprendre et provoquer quelques secondes d'incompréhension silencieuse chez l'auditeur français d'outre mer. Mais on s'y fait vite et on se prend même au jeu de réutiliser les idiomes locaux.
Vous apercevez en bas à droite notre immeuble, nous sommes au deuxième étage et le troisième est habité par un rappeur fou qui ne rentre que très rarement chez lui, heureusement pour nous, car nous avons déja essayé de le raisonner, mais l'américain, c'est assez difficile à comprendre, surtout quand le sujet est grand, noir et couvert de tatouages. Nous avons également un énergumène qui déambule tout les matins sur le coup de dix heures en gesticulant et en criant des insultes en anglais à un interlocuteur imaginaire. Mis à part cela, tout est correc' !
Notre triologie du quartier s'achève, bientôt d'autres chroniques ! Et pour revenir à Jean Coutu, nous venons de donner foi à leur slogan, car nous nous sommes fait un ami vigile cet après-midi même ! Comme quoi, tout est possible ici...